- Artiste Plasticien
- Designer
- Scénographe
- Illustrateur
- Enseignant au Campus des Arts
- Intervenant en milieu scolaire
1990 Bac A1 Lettres-Math.matiques
1992 Stage . QUADRA Sarl Studio de cr.ation Graphique
1993 Initiation au th.âtre . l’atelier de Lucette SALIBUR –SERMAC
1994 Dipl.me National d’Arts- Plastiques –DNAP – IRAVM
1997 Dipl.me National Sup.rieur d’Expression Plastique – DNSEP– IRAVM
1998 Stage de dessin d’animation C.I.C Formation 6 mois –C.V.D SA :3 mois
2000 Stage de confection de marionnettes de Jacques OPIARD–CMAC
2004 Stage Statut de l’artiste plasticien-AMSEC
2005 Stage de sc.nographie d’exposition -AMSEC
2005 Stage sur le droit de reproduction -AMSEC
2009 Stage Illustration de livre pour enfant – Educatel
2010 Stage d’illustration de livre de jeunesse de Dominique MWUANKUMI
Né en 1970 à Fort-de-France, Hervé Beuze est un artiste plasticien formé à l’Institut régionale d’ arts visuels de Martinique. Si sa principale pratique artistique est l’installation, ses travaux portent également sur la sculpture, la peinture ainsi que sur le design graphique, d’objet et d’espace.
Il conçoit et réalise des décors et accessoires pour le spectacle vivant (théâtre, carnaval , musique et danse).
Il enseigne le volume et la céramique au campus des Arts.
https://www.youtube.com/watch?v=3oVaIUl8LfA
https://www.youtube.com/watch?v=teWyBbnL6ww
https://www.youtube.com/watch?v=p9n2vi6y9II
http://aica-sc.net/2012/12/22/le-noir-atlantique-retour-a-goree/
http://www.uprising-art.com/portfolio/herve-beuze-martinique/
http://www.wakhart.com/masques-et-memoires-herve-beuze-a-goree/
http://aica-sc.net/2013/04/14/grand-saint-pierre-entretien-avec-herve-beuze/
http://www.madinin-art.net/naissance-de-notre-art-comtemporain/
http://www.juventudrebelde.cu/multimedia/fotografia/maditierra/herve-beuze-/
https://plus.google.com/photos/116520485100926501131/albums/5947027056726755953
Sa démarche artistique et ses œuvres
L’artiste veut défricher la mémoire là où elle est, c’est-à-dire partout. Pour cela tout est matériau y compris ce qui a été mis au rebut par la société (débris de métal, restes de futs et outils divers, morceaux de bois, fils électriques, cordages…). Sa démarche l’amène à faire du passé un meilleur avenir; à redonner vie, à réutiliser. S’affranchir, aussi, par différentes opérations, des contraintes propres au matériau : souvent le métal, ici des composants électroniques. De la matière triturée, étirée, distordue, gondolée, tortillée, Il en résulte des oeuvres d’une puissance et poésie peu communes et où une sorte de tension interne est encore tangible.
Mathilde DOS SANTOS, membre de l’association des Critiques d’Art de la Caraïbe
Expositions
1998 Fragments – O.M.C.L.T de Trinit.
1998 . L‘accent sur l’Art. – Bibliothèque SCHOELCHER – DRAC Martinique – C.M.A.C
2001 Lizin Kann – Centre culturel départemental l’ATRIUM- Ass CODE BARRE
2003 March. d’Art Contemporain du Marin
2003 Machinique – Musée de la canne Trois-.lets- DRAC – XXXVII congrés de L’AICA caraïbes sud
2004 Mai du Robert – OMCLR
2007 Matrices – Case à léo – Fondation Clément
2008 March. d’Art Contemporain du Marin
2008 Mes Martinique -SMCT de Trinité
2009 Mes Martinique – Galerie André ARSENEC – C.M.A.C
2016 Armature, Fondation Clément, Martinique
1993 Empreinte, hommage . la diaspora noire 22eme Festival de Fort -de-France – ADJAM
1997 Squat Immeuble Grant de Fort-de-France
1997 Gen.se office du tourisme de Fort-de-France
1998 Salon Caribéen de l’environnement EWI – ADJAM
1998 150 aire de l’abolition de l’esclavage Association Cercle des plasticiens – Rivi.re Pilote
1999 En trop’ .le Association SANS TITRE – Marin
2000 Inscription Habitation Fond ROUSSEAU – Schoelcher – Association CODEBARRE
2000 Inscription Fort DELGRES Ass CODE BARRE – CG Gupe-CR Mque – DRAC
2001 Log. s. pa j. Association SEPT – Palais des Congrés MADIANA
2002 Hommage . Aim. CESAIRE- Cercle césairien ATRIUM
2002 Madinina Workshop – Association SEPT- Triangle art trust – Grand Rivi.re
2003 3D – Développement durable – Palais des Congrés Madiana
2003 Téléthon -IFC –Lamentin
2003 Serpent délire et paix dédié . A .CESAIRE – Cercle césairien – Fondation Clément
2004 Nouvelle vague – Commissaire Johanna AUGUIAC – Galerie JM’ARTS – PARIS
2007 Festival Vibrations Caraïbes – Maisons des cultures du Monde – PARIS
2007 Répliké – DIREN – Villa Chanteclerc
2007 Paradis perdus, Alliance Française, Paris
2007 Colloque sur le paysage – DIREN – Palais des congrés Madiana
2008 Rendez vous aux jardins – installation in situ au Jardins des papillons au Carbet.
2008 Festival des sens -Anse la raye, Sainte Lucie – CBK
2008 Atlantide caraïbe – AICA-SC – Séminaire international – Habitation Clément
2009 Mac 2010-Ville du Marin
2010 Illustration recueil Horizons insulaires – Île des Canaries – Espagne
2011 Mascarades et carnavals – Musée Dapper – Paris
2012 Caraïbe en expansion – Commissaire Manuel NOCEDA – DRAC Mque Fond Saint Jacques
2012 Mémoires, Musée Dapper, île de Gorée, Sénégal
2012 Maditierra – Commissaire Johanna AUGUIAC –Conseil général Martinique – Santiago de Cuba
2012 Caribbean Crossroads of the world – Commissaire Elvis FUENTES – Musée del Bario – New York – USA
2013 Caribbean Crossroads of the world – Commissaire Elvis FUENTES- Perez – Miami – USA
2013 Fluxus – Commissaire Holly BINOE – Pavillon martinique 1ère Biennale de la Martinique – CR de Mque
2014 Trente ans trentes artistes – Galerie Arsenec – Campus Caribeen des Arts
2014 Manos del Caribe – Off Biennale de Cuba –Association caribena de Cuba – Ambassade de Barbade
2015 Conference internationale sur le réchauffement climatique à Madiana – Conseil Régional Martinique
2015 Forest art , Foret Montravail, ONF Martinique
2017 Forest art , Foret des Malgaches, ONF Guyane
2018 Divination the world to come, Association Bokantaj,Agency Gallery,Londres
2018 Dust specks on the sea, Hunter East Harlem Gallery, DRAC Mque, New York,Miami
1993 3è prix « Empreinte, hommage à la diaspora noire » – ADJAM – CG de la Martinique
1997 3è prix « Recyclarts 97 » – Association Courant d’Art- DIREN
1998 1er prix Concours des Plasticiens – Conseil Général Martinique – Caisse dépôts et consignation
2007 3è Prix .Art dans la Ville.-Aménagement de la Savanne – Ville de Fort-de-france
2008 3è Prix Concours d’aménagement de le Savanne de Fort-de-France Mats de la Liberté
Hervé Beuze, nouvelle cartographie de la Martinique
© Claude Jean-Joseph
Beuze se positionne clairement dans une pratique artistique de résistance au postcolonialisme. Il affirme vouloir à travers son art faire un travail similaire à celui d’un Césaire, c’est-à-dire «quelqu’un qui a regardé de front cette société coloniale, le colonialisme en lui-même et qui l’a dénoncé avec force dans sa poésie530 ». Pour ce faire, Beuze travaille presque exclusivement une image, celle de la cartographie de la Martinique. Cette silhouette qu’il reprend avec différents matériaux, différentes dimensions et différentes techniques lui permet d’exprimer les réalités profondes de son île. Ainsi, s’intéresse-t-il au monde de l’Habitation, au passé sucrier. Les matériaux qui font directement référence à l’esclavage, comme les bielles, les roues ou la canne elle-même, sont une source d’inspiration tant pour leur matérialité – texture, couleur – que pour la charge symbolique qu’ils dégagent. En 2007, lors de son exposition à la Fondation Clément, il a ainsi créé Machinique une installation faite de fils plastique et de bagasse qui surplombait l’ancienne machinerie de la distillerie.
Cette Martinique homogène sans aucun détail se résume en un amoncellement de bagasses séchées. Elle est suspendue dans un équilibre précaire. Seuls des fils rattachés à l’ancienne machinerie la retiennent. Dans cette sobre représentation, la Martinique ne se résume qu’au passé sucrier, qu’à cet environnement mécanique qui tout en transformant une plante en alcool, a participé à la transformation d’un peuple. Le titre même de l’oeuvre est explicite, pour Beuze, il s’agit de l’association de trois termes : « Machine », « inique » et « Martinique », trois termes qui résument la construction du peuple martiniquais, un peuple « pressé et sucé comme la pulpe de canne ».
Le passé et l’identité de l’île obsèdent la création de cet artiste. Pourtant, sa production est bien différente de celle de ses prédécesseurs. La démarche d’abord est nouvelle : si Beuze s’inspire des événements passés, ce n’est pas dans l’objectif de se reconnecter avec un passé oublié, c’est plutôt avec la volonté de démonter les rouages postcoloniaux actuels qui découlent de ce passé. Sa pratique ne se positionne pas « dans la recherche nostalgique d’un arrière-pays comme la génération précédente des Dumbardon, Anicet, Fwomajé mais cherche à exprimer la réalité historique et politique de l’île ». Le sujet de son travail est la Martinique et surtout la société actuelle. La référence au passé ne s’explique que par le malaise que suscite encore aujourd’hui l’enfouissement de cette mémoire.
© Dino Feigespan
© Dino Feigespan
La technique utilisée est aussi tout à fait audacieuse puisqu’il s’inscrit là aussi concrètement dans l’actualité: l’utilisation de la carte géographique est fréquente dans la production contemporaine, ce qui fait dire à la philosophe Christine Buci-Glucksmann qu’il s’agit d’un « véritable paradigme de l’art contemporain ». Outre, l’utilisation d’un thème qui l’inscrit dans la lignée d’artistes récents comme Schwitters ou Jasper Johns, il est important de noter le média utilisé par Beuze : l’installation in-situ. Son travail questionne l’espace en s’intégrant pleinement dans la zone d’exposition. Une oeuvre comme Machinique n’a plus le même sens si elle ne siège pas dans l’ancienne machinerie d’une Habitation créole. Les artistes martiniquais ont depuis toujours intégré des éléments de la réalité, de leur quotidien dans leurs oeuvres. Beuze va plus loin, en permettant au réel de devenir une oeuvre. Il poursuit ainsi la réflexion menée avant lui, tout en la modifiant, en l’amplifiant. Dernier point d’évolution avec la génération précédente, le caractère éphémère de ses oeuvres. Alors que l’histoire de l’art martiniquais n’en est qu’à ses balbutiements, que la constitution d’un patrimoine artistique pose encore problème, l’usage d’une pratique non pérenne de l’art est questionnable. Elle confronte l’histoire de l’art martiniquais à des problématiques auxquelles est confrontée l’histoire de l’art mondiale, en y ajoutant une valeur supplémentaire.
Dans un pays où l’histoire a été reniée, oubliée, où, selon les dires même de l’artiste, « le passé ressurgit d’autant plus fortement que l’on essaie de le refouler», que penser d’une production qui elle aussi est vouée à l’oubli, et ce, même si des images et des archives permettent d’en conserver une trace ? Le travail de Beuze n’est-il pas l’acte ultime d’une remémoration qui permet de regarder ce passé traumatisé afin d’avoir un rapport sain avec ce dernier. Les oeuvres de Beuze sont destinées à disparaître, tout comme le passé, qu’il faut savoir assumer et rejeter. Cette volonté de rompre avec le passé pour se concentrer sur les réalités présentes est au cœur de la pratique de nombre d’artistes de la relève.